Un Myth-o s’effondre…
On est mercredi, là ? La journée des enfants ? Bah alors, c’est l’heure de ma chronique sur nos amis les Zanimos. Accrochez vos ceintures les punks car aujourd’hui on part à la rencontre d’Elephas Maximus, autrement dit l’éléphant d’Asie.
Alors autant vous prévenir : pour tous ceux qui ont un peu de mal avec le sarcasme, le ton volontairement ironique de ce pamphlet, n’a pour but que de refréner les pulsions naturellement meurtrières qui pourraient apparaître à la suite du visionnage de certaines vidéos…
Prêt ? Alors on commence :
« Ah la joie de faire de l’éléphant en Thaïlande (ou ailleurs)… Pour ceux qui en ont déjà fait ou pour ceux qui en feront, sachez ceci : Si l’éléphant n’est jamais lassé de transporter sa trompe, il n’a pas pour vocation de balader la brassée de désœuvrés qui s’agglutine sur son dos comme des morpions en mal d’amour testiculaire. Surprenant, hein ?
Et comme c’est au cynique de montrer les choses comme elles sont et non comme elles devraient être, j’endosse volontiers ce rôle et ce costume (qui me sert un peu à l’entrejambe) et vous donne deux ou trois conseils si vous désirez vous lancer dans le métier de cornac.
Tout d’abord qu’est ce qu’un cornac ?
Et bien un cornac, ce n’est rien d’autre qu’un mahout. Mais alors, qu’est-ce qu’un mahout ?
Bon, quand on a des doutes sur la définition exacte, on fait comme tout le monde, on cherche sur Wikipédia. Mais faut-il encore pouvoir se retenir de rire, personnellement je n’y suis pas parvenu, alors je m’suis permis de rectifier deux ou trois petites choses entres parenthèses et dans un avenir incertain, je ferai ces rectifications directement sur Wiki :
« Un mahout, ou cornac est à la fois le maître, le guide et le soigneur de l’éléphant (le « soigneur » ?!? Hmmm, c’est cela oui, bon si on part du principe qu’il est parfois plus dangereux d’être soigné que d’être malade, alors oui le cornac est également le soigneur de l’éléphant).
On est cornac de génération en génération, un peu comme une anomalie congénitale genre prolapsus rectal ou microcéphalie…
Normalement un cornac s’occupe d’un seul éléphant au cours de sa vie (normalement et heureusement).
Cette relation entre l’homme et l’animal est particulièrement développée en Asie où l’éléphant reste encore un moyen de transport de matériaux dans les zones difficiles (et un partenaire sexuel dévoué).
Le cornac est assis sur le cou de l’animal et communique avec son éléphant par l’intermédiaire de mots, de gestes et de mouvements de pieds (dans les couilles).
Ainsi un éléphant peut être dressé pour réagir à une cinquantaine de mots (ce qui correspond à peu près à l’ensemble du vocabulaire du dresseur). »
Attention ne pas confondre un « cornac », avec un cornard ou un connard, même si le cornac peut avoir la double casquette du cornard connard. Le cornard étant le mari cocu et le connard, un connard, il arrive très souvent, en effet, que le cornac soit un cornard connard.
Bon, voilà pour la définition, maintenant nous allons voir comment on dresse un éléphant. Vous allez voir c’est rigolo comme tout…
Tout d’abord, ils nous faut capturer un éléphant. Tâche relativement ardue, puisqu’on estime qu’il faut occire quatre pachydermes adultes pour la capture d’un seul éléphanteau (pas terrible le ratio, mais hein, on ne fait pas d’omelette les gars, on est là pour capturer et massacrer du mastodonte). Au passage, n’oubliez pas de récupérer l’ivoire sur leur cadavre et de le réduire en poudre, les bande-mou et autres aficionados de médecine traditionnelle chinoise en seront ravis.
Une petite parenthèse sur ces « peine-à-jouir » sino-simiesque dont seule la muraille reste grande : sortez la tête de votre trou du cul ancestral car pour paraphraser un grand philosophe, la défense d’éléphant, si elle a fait ses preuves en greffe, ne vaut rien réduite en poudre ! Putain mais ce qui sont cons tout de même…
Quoi qu’il en soit si la pulvérisation s’avère trop délicate, vous trouverez surement acquéreurs sur place, car en Thaïlande (pays du sourire et de l’éléphant triste), le marché des amulettes de Bouddha en véritable ivoire pachydermique est en plein essor. Alors vous aurez de quoi ravir tous ces rasés du crâne, fachos de la sagesse et autres demi-dieux mal-éveillés qui, s’ils parviennent à sortir du cycle des réincarnations pour atteindre enfin le Nirvana (et nous foutre la paix pour de bon), ont, pour certains, énormément de mal à sortir du cycle sans fin de la connerie. C’est comme i’ dit Albert : « deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »
J’aimerai signaler en aparté, et ce malgré tout le respect que j’éprouve pour les disciples de Siddhartha, qu’il s’agit ici d’une diatribe sur les conditions misérables de l’éléphant, et qui dit diatribe dit « tout le monde morfle » et je n’épargnerai pas les bouddhistes à la « mords moi l’zen » collectionneurs de figurines sacrées, avides et désireux de posséder toujours plus. J’en ai vu quelques-uns en Thaïlande. Le moine bling-bling existe, et si a 50 ans il n’a pas son Blackberry, sa chaine en or et son petit Bouddha en ivoire alors c’est qu’il a raté sa vie monacacale.
Pour les vrais, priez ou peignez la girafe, ça m’est bien égal… Du moment que vous ne venez pas faire vos ablutions dans mon lavabo.
Reprenons là ou nous avons laissé notre éléphanteau fraichement traumatisé, c’est à dire dans sa cage… exigüe, la cage, ça va sans dire (et ça n’ira pas mieux en le disant).
(Tu vois Petit-Prince, même si c’est tout petit chez toi, un éléphant c’est pas si encombrant…)
Ne perdons pas de temps mais sachons tout de même faire durer le plaisir.
Alors, que se passe t-il ensuite ?
– « On le caresse ? »
– « Pas tout à fait… »
– « On lui donne des cacahuètes ? »
– « hmmm, non plus »
– « …? euh ? »
– « Bah alors, on n’devine pas ? Et bien… On le torture, mes agneaux. Ni plus, ni moins, à grands coups de savates dans la gueule.
Bon d’accord « torturer » ce n’est pas un joli mot. Alors j’euphémise en disant plutôt qu’on va lui appliquer le « Phajaan » (tadaaaaam !), ça a quand même plus de gueule de dire ça :
– « Eh mais qu’est ce que tu fais à ce pauvre éléphant, tu le tortures ! ? »
– « Non, non, t’inquiète pas, je lui fais subir le Phajaan, ça craint rien, c’est ancestral ! »
Mais qu’est ce que le « Phajaan » alors ?
Le Phajaan, pour être concis, c’est « broyer » l’esprit de l’éléphant ! Au sens figuré certes, mais aussi au sens « propre » (si je puis dire, car le sang de l’éléphant est relativement salissant), vous allez voir, hihihi…
Concrètement, ça se déroule comme ça : on invite tous les copains, jeunes, vieux, parents, voisins, etc. puis à l’aide de bâtons, pics et cordes, on « chatouille l’animal » sur les zones les plus délicates de son anatomie, comprendre là où la peau est la plus fine.
Ensuite, le premier qui fait un six avec le dé, aura le privilège de grimper sur le cou de l’animal et, à l’aide de son bullhook (une sorte de marteau pointu), lui assener de violents coups au sommet du crâne, en prenant soin d’éviter de toucher les yeux pour que l’on puisse voir disparaître dans son regard cette petite lueur de vie qui nous rappelle que la séance touche à sa fin et que l’âme de l’animale a quitté son corps (c’est pas trop tôt). Et tant pis pour tous les éléphants qui n’auront pas survécu au Phajaan, on se sera bien marré quand même.
Vous savez ce petit regard de zombie dans les yeux des éléphants d’Asie (et autres), c’est ce qu’on appelle des séquelles.
Malheureusement pour nous et pour le marché, l’animal est en voie de disparition : 2000 à l’état sauvage au dernier recensement thaïlandais (j’ai pas oublié un zéro là ?). Et en plus ce gros con de mammifère supporte très mal la vie en captivité, paraît qu’il s’ennuie ferme et meurt de neurasthénie. Mais on ne s’inquiète pas pour la suite, si l’éléphant n’est plus à la mode ou n’est plus tout court, sur les 4500 espèces de mammifères en voie d’extinction, on en trouvera bien une sur laquelle passer notre temps tout autant que nos nerfs en se disant que la vie était mieux avant.
Et si un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, j’ajouterai qu’une petite vidéo vaut largement plus qu’une chronique exutoire… (encore faut-il avoir le courage de la voir et le cœur bien accroché. Et évitez de gerber sur votre clavier, c’est pas propre).
à retenir:
Un éléphant domestique a forcément été et continue à être maltraité ! !
Alors ? Toujours envie de faire de l’éléphant ?
Bon dimanche à tous.
Et pour finir, un proverbe gabonais (authentique) :
Quelle que soit la maigreur d’un éléphant, ses couilles remplissent une marmite. »
Sources :
Faire de l’éléphant en Thaïlande… ce qu’on cache aux touristes
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